Par Selom Kpodar

D’après le dictionnaire Larousse, l’éducation est la formation d’un individu dans tel ou tel domaine d’activité ; c’est un ensemble des connaissances intellectuelles, culturelles, morales acquises dans ce domaine par quelqu’un, par un groupe. En gros, éduquer, c’est faire acquérir des connaissances à un individu dans la société. On peut comprendre donc par la définition, qu’une bonne éducation doit être liée à la culture et la moralité de la société dans laquelle évolue l’apprenant. Depuis l’époque de la colonisation, les pays forts ont imposé un contenu d’éducation aux pays africains, notamment le Togo.

Au 21e siècle, des années plus tard, on retrouve au Togo, presque les mêmes modèles éducatifs proposés aux jeunes togolais. Le monde a bien évolué depuis et les choses ont beaucoup changé, pourtant, les futurs leaders du pays sont formés comme à l’époque coloniale et il est dommage de constater que le système est presque resté identique. Autour du problème de l’ancienneté du modèle éducatif togolais gravitent d’autres problèmes liés à différents facteurs. Dans les prochaines lignes, nous allons essayer d’énumérer les principaux problèmes du système éducatif au Togo.

Problème de contenus : les contenus enseignés de nos jours ne sont pas en adéquation avec les réalités du 21e siècle. En plus de cela, si on prend le cas togolais, les contenus ne favorisent pas la culture togolaise. On a plus l’impression qu’on forme des ‘’petits français’’. Cela ne permet pas de perpétuer l’histoire et de forger une forte identité culturelle. Les contenus scientifiques sont universels mais pour le reste, il y a vraiment beaucoup de changements à apporter.

Problème d’infrastructure et d’investissement : les investissements dans l’éducation sont mal répartis et il y a un manque criant en termes d’infrastructure. Les salles de classes sont de plus en plus remplies et des professeurs se retrouvent avec parfois une centaine voire plus d’élèves dans une seule petite classe.

Problème de formation des formateurs : Les formateurs, les professeurs ne sont pas formés à enseigner. L’état fait des concours d’entrée et après, très souvent, chaque professeur essaie de faire passer la connaissance du mieux qu’il peut. Il n’y a pas de ligne directrice dans la méthodologie de transmission de la connaissance.

Problème de corruption : les salaires bas des enseignants favorisent la corruption sous différentes formes. On retrouve notamment des fuites des examens, du favoritisme, et parfois ce qu’on appelle communément des notes sexuellement transmissibles.

Problème d’orientation : On forme pour former, sans une réelle stratégie derrière concernant les demandes futures du marché de l’emploi. Ensuite, on n’aide pas les jeunes à s’orienter. Après le BAC 2, beaucoup se retrouvent sans aucune idée concrète de ce dans quoi ils veulent s’orienter.

Problèmes bureaucratique et politique : nos administrations sont très lentes à implémenter des changements et une véritable formation faite pour l’éveil des Africains est un risque potentiel pour l’équilibre des jeux politiques mondiaux. Dans le cas togolais par exemple, la France intervient dans les décisions des contenus à enseigner, ce qui n’est pas du tout normal.

Face à tous ces problèmes auxquels l’éducation africaine fait face, il serait dangereux de vite sauter en besogne pour trouver des solutions. L’idéal est de monter un colloque pour faire les états généraux de l’éducation. Le but ici serait de tout d’abord rendre l’éducation AGILE pour qu’on puisse vite la modifier au besoin et l’améliorer dans le temps. Ensuite le but des état généraux sera d’étudier de manière approfondie avec tous les acteurs du secteur la meilleure marche à suivre et comment équilibrer le cycle depuis la formation des professeurs, au contenu jusqu’au besoin futur de l’Afrique en matière de demande de main d’œuvre et ce dont le continent a besoin pour briser le cycle du sous-développement pour passer du rôle de consommateur à celui de producteur.

Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la CTC.